• Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Lopburi, la ville aux singes


    Parti vers midi d'Ayutthaya, je prends pour la première fois le train thaïlandais. Sur le quai de gare, des bonzes par dizaines offrent à ma vue un vivifiant chatoiement d'oranges et de mordorés. D'occultes tatouages se laissent deviner sous le drapé des habits, à hauteur de mollet, lorsqu'ils se déplacent, chargés pour partie d'un bagage tout à fait singulier (voir photo ici) : un pied d'osier tressé de base circulaire, en forme de coupe, recueille les effets à transporter, enveloppés dans un drap noué en son sommet à la manière d'un œuf de Pâques, et dont la couleur et l'étoffe ne diffèrent aucunement de la toge.

    Les couloirs du train, bien qu'étroits, sont parcourus de long en large, et pendant toute la durée du voyage, par des vendeurs de pâtisseries et de plats préparés : il est ainsi possible d'acheter du poisson frit et d'en faire profiter toute la voiture ! En Thaïlande, les odeurs sont omniprésentes, puissantes. Entre l'air « aseptisé » auquel m'ont habitué trente-sept années intégralement passées en Europe de l'Ouest et la sensibilité particulière de mon odorat, il me faut avoir le cœur bien accroché quelquefois pour supporter l'âcreté des effluves qui m'assaillent ! Je ne nie pas qu'ils participent néanmoins activement au charme de ce séjour.

    Me voici arrivé à Lopburi. Je n'ai pas planifié ma visite et commence donc, tout naturellement, par… me procurer quelque nourriture. Qu'il s'agisse de brochettes d'abats, cela ne fait aucun doute.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Que les premières soient du foie, les deuxièmes du cœur de lapin, j'en suis presque sûr – et le goût me convient tout à fait.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    En revanche, que dire des dernières ? Une texture caoutchouteuse, une forme qui n'évoque rien de connu jusqu'alors… Je n'en saurai pas davantage sur ce que je viens de mettre en bouche. Une petite balade au cœur du marché m'apprend que les Thaïs mangent du crapaud, des tortues, plus banalement des anguilles, tous pouvant s'acheter ici vivants, le chaland n'a qu'à choisir la carapace ou les pustules qui lui ouvrent le plus l'appétit.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Laissons là ces considérations culinaires pour nous intéresser à ce qui fait la réelle particularité de Lopburi : les singes. Ils semblent de prime abord avoir totalement colonisé la ville. On peut cependant assez vite s'apercevoir qu'ils n'en occupent qu'une partie, mais avec quel panache ! Au sol, sur les panneaux, à toute hauteur des rideaux de fer des magasins, à tous les étages des immeubles, sur les ruines des temples, ils sont partout, et ils sont clairement chez eux. Comme on me l'avait annoncé, ils ne sont pas timides et viennent volontiers quémander un peu de nourriture, mais ces petits monstres n'hésitent guère à devenir menaçants pour essayer d'obtenir davantage que ce qu'on leur donne : j'ai bien cru que j'allais me faire mordre par l'un d'entre eux quand j'ai tiré sur le sac de brochettes qu'il me soutirait ! Sale bête...

     Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Je ne leur en ai pas tenu grande rigueur puisque j'ai passé près d'une heure et demie parmi eux au pied du temple ci-dessus, cherchant la compagnie des plus petits, moins effrayants que les gros et moins mal élevés surtout ! J'ai servi de terrain de jeu à nombre d'entre eux, comme vous le verrez sur la photo suivante.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Il y en a bien un qui m'a mordu le doigt, un autre le dos à travers ma chemise, sans me faire mal pour autant, mais dans l'ensemble ils ont été plus curieux et espiègles qu'agressifs. Comme ils sont plus reconnaissants que le voleur de brochettes, ils m'ont fait un petit cadeau avant que je ne parte : j'ai ainsi eu le privilège d'emporter sur le bras et dans les cheveux quelques puces issues de leur élevage... Je vous rassure, j'ai réussi à m'en débarrasser depuis.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

     

     

    Pour clore ce chapitre, un petit mot sur les autres rencontres du jour. J'ai passé l'après-midi en compagnie d'Antonin, un photographe français qui s'était arrêté pour m'immortaliser croulant sous une multitude de singes puis, tandis que nous dînions derrière l'alignement des stands nocturnes, nous avons fait la connaissance de la sympathique Taew, une vendeuse thaïe qui nous a fait le plaisir de papoter avec nous autour d'un verre pendant quelques heures, jusqu'à ce que je prenne mon train de nuit pour Chiang Mai, d'où j'écris aujourd'hui.

    Lopburi, la ville aux singes (mardi 17/01)

    Pour ceux qui veulent voir des dizaines de photos de singes, cliquez ici pour atteindre la galerie !

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  • Commentaires

    1
    claude
    Mercredi 18 Janvier 2017 à 16:59

    Eh bé, ça a l'air dépaysant ce pays ! Je crains qu'après les moutons, cailles, poules, lapins et chats, nous devions bientôt garder des bestioles plus exotiques. Poursuis bien ton voyage, c'est super d'avoir récit et photos sur le net. Bises

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 06:55

        Ce n'est pas l'envie qui manque, d'autant que le bébé singe avec lequel j'ai joué ans la jungle n'a coûté que 50 EUR à ses propriétaires... J'ai tout de même quelques doutes sur la provenance de l'animal, malheureusement. Vu comme il s'amusait à mordre et taper les chats et chiens, je ne suis pas certain que Savane apprécierait sa compagnie !

    2
    E.T.
    Jeudi 19 Janvier 2017 à 19:02

    Voilà un message en lien avec l'actualité : profite des singes, la plupart des espèces vont bientôt disparaître ( http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/01/18/la-disparition-des-singes-de-la-planete-est-imminente_5064940_1652692.html ). Dans le monde comme en Thaïlande, c'est 60 % des espèces qui sont en voie d'extinction.

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 06:58

        Merci de me pourrir le moral, Eudes ! Je ne vois donc qu'un moyen d'améliorer cette situation : adopter moi-même un max de primates. yes

    3
    E.T.
    Jeudi 19 Janvier 2017 à 19:06

    Concernant la nourriture, tu me rappelles ce que m'avait raconté un ami qui a vécu quelques années en Thaïlande, notamment avec sa belle-famille au fin fond des forêts du nord. Ils se nourrissaient notamment d'un peu tout ce qu'ils trouvaient en forêt.

    La seule chose qu'il n'avait pas apprécié (euphémisme), c'était un crapaud entier juste bouilli, et coupé en tranches. Un lendemain de nouvel-an, avec la gueule de bois. Ça n'aide pas ;-)

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 07:01

        Je me demande si le crapaud thaïlandais encourt le moindre risque d'extinction...

    4
    Peggy
    Vendredi 20 Janvier 2017 à 12:01

    Le blog est une tres bonne idee. Je suis bien contente de pouvoir suivre tes aventures. J'aime beaucoup la photo de toi avec les singes.

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 07:03

        Oui, cette photo me plaît aussi. Ce qu'on ne voit pas, c'est qu'ils mordent mon sac car ils sentent les chips de taro qu'il renferme... Heureusement, l'EastPack est solide et monkey-proof !

    5
    Julie
    Dimanche 22 Janvier 2017 à 22:31

    Tu ramènes un petit singe ? Avec toute ta petite smala, il aurait de quoi s'amuser ;)

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 07:04

        Je l'imagine bien jouer à saute-mouton, mais je m'imagine beaucoup moins lui courir après dans les bois. Les voisins me prennent déjà pour un original avec mes Ouessant, mais là...

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    6
    Flo
    Mardi 24 Janvier 2017 à 17:56

    T'es effectivement trop mignon avec les petits singes!

    Contente que tu fasses des rencontres sympathiques!

    C'est tellement dépaysant de te lire, ça fait du bien!!

     

      • Vendredi 27 Janvier 2017 à 10:37

        Coucou Flo, tout va toujours bien à "Tsiz" ? Envoie-moi une photo s'il y a de la neige !

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